A la découverte des traditions tchèques de l'Avent
Nous vous présenterons en deux parties les toutes premières traditions et coutumes tchèques, dont certaines remontent à des époques antérieures à l'apparition des premières écritures. Bien que les missionnaires Cyrille et Méthode aient apporté en Bohême le christianisme il y a 1150 ans, les coutumes traditionnelles populaires restent surtout influencées par les fêtes païennes du solstice d'hiver.

L'Avent

Depuis le XIe siècle, l'Avent est la période de préparation des fêtes de Noël, elle commence précisément quatre semaines avant le 24 décembre. Le jour le plus important de chaque semaine est toujours le dimanche de l'Avent, c'est à ce moment qu'on allume l'une après l'autre les quatre bougies de la couronne de l'Avent. Autrefois, l'Avent était une période de jeûne étroitement liée à certaines traditions populaires. C'est incontestablement la plus belle période de l'année avec toutes ses coutumes traditionnelles, on prépare ainsi des petits gâteaux de Noël, on crée des décorations avec des fruits secs, de la paille et des noix, on fait fondre du plomb et on prédit l'avenir, on accroche également le gui au-dessus de la porte et on s'embrasse pour se porter chance quand on passe au-dessous, on allume des bougies dans des coquilles de noix ou on construit des crèches. 

La prophétie de Saint André

Autrefois, le premier événement de l'Avent était la prophétie de la Saint André qui avait lieu le 30 novembre. On faisait fondre du plomb et les filles célibataires allaient secouer les clôtures. Elles vérifiaient également les allées et venues. Leurs futurs fiancés devaient arriver du côté où elles entendaient des pas.

Les Barborky - des rameaux et des femmes

Le quatre décembre, à la sainte Barbara, au moment où apparaissent les premiers rayons de soleil, on coupait un rameau de cerisier âgé d'au moins dix ans. Si le rameau, alors appelé barborka, fleurissait le 24 décembre, cela signifiait que la fille célibataire trouverait un fiancé dans l'année.   Jusqu'au début du XXe siècle, à la veille de la sainte Barbara, des jeunes femmes revêtues d'une robe blanche marchaient pieds nues avec les cheveux défaits. Elles se promenaient avec une grande citrouille à l'intérieur de laquelle se trouvait une bougie, faisaient peur aux enfants et chassaient les forces maléfiques hantant les maisons. Elles apportaient des sucreries et des fruits aux enfants sages et fouettaient les enfants méchants.

Saint-Nicolas distribue des cadeaux

La tradition de la saint -Nicolasa perduré jusqu'à nos jours. Saint-Nicolas est né à la fin du troisième siècle en Turquie du sud, de nombreuses légendes circulent sur son compte. A partir du XVe siècle, dans les villes et les villages, on avait l'habitude, le 5 décembre, à la veille de la Saint-Nicolas, d'organiser des défilés ressemblant à ceux du carnaval. Dans les personnages qui accompagnaient Saint Nicolas de maison en maison, il y avait des dragons, des ramoneurs, un équarrisseur, des Turcs, un personnage représentant la mort, des anges et des diables. De nos jours, on ne retrouve plus que trois personnages du défilé, il s'agit de Saint-Nicolas, de l'ange et du diable, qui passent dans chaque maison offrir des cadeaux aux enfants sages.

Saint Ambroise et son balai

Le sept décembre, à l'occasion de la Saint Ambroise, dans l'église consacrée à ce saint, la coutume racontée ci-dessous a perduré jusqu'à nos jours. Un jour, un homme se déguisa en Ambroise, il était revêtu d'une grande chemise blanche et d'un bonnet pointu noir doté d'un voile recouvrant son visage. Il portait dans une main un balluchon rempli de sucreries, dans l'autre un balai recouvert de papier. Ambroise attendait ainsi les enfants près de l'église à la tombée du jour. Les enfants criaient bravement sur Ambroise qui les pourchassait alors autour de l'église. Ce dernier laissait tomber par-ci par-là des confiseries. Celui qui les ramassait, recevait un coup de balai.

A la sainte Luce, les jours croissent du saut d'une puce

Le dernier personnage important de l'avent était Sainte Lucie. Elle naquit en 284. Après avoir refusé de se marier, Lucie fut condamnée à la prostitution et mourra décapitée. Le treize décembre, le jour de la Sainte-Lucie, correspondait alors dans le calendrier julien à la période du solstice d'hiver. C'est l’époque où fut inventé le dicton "à la sainte Luce, les jours croissent du saut d'une puce." Le jour de cette fête, il était interdit de filer le textile et de plumer. Des femmes déguisées en Lucie, c'est-à-dire habillées d'un pardessus blanc et tenant une bougie dans la main, inspectaient les maisons, pour voir si l'on y respectait cette règle. Leur visage était recouvert d'un masque confectionné avec du papier et du bois ressemblant à un bec de cigogne et qui faisait un bruit désagréable. Les personnages déguisés en Lucie cognaient à la porte et prononçaient la phrase suivante : "je marche, je marche, je bois la nuit à petites gorgées".